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Budget 2015 : si on appliquait les recettes des communistes ?

le 02 November 2014

Budget 2015 : si on appliquait les recettes des communistes ?

Lors du dernier conseil de Paris, Anne Hidalgo, la Maire de Paris, a annoncé un plan d’économie sur le budget de fonctionnement de la Ville d’un montant compris entre 130 et 180 millions d’€.

Nous l’affirmons haut et fort, les communistes n’ont pas signé pour ça !

En mars dernier, les parisiens ont fait leur choix en confiant la gestion de la capitale à une majorité de gauche, diverse et rassemblée, qui ne renie pas ses valeurs, s’oppose à l’austérité et garde en tête l’intérêt des parisiennes et des parisiens. C’est bien pour cette raison que la Gauche a gagné à Paris quand elle essuyait des défaites ailleurs dans le pays. C’est maintenant à nous de prouver que l’on peut maintenir un haut niveau d’investissement public pour appliquer le programme ambitieux sur lequel nous avons été élus : garantir un rythme de création de 10 000 logements par an, créer 5 000 places en crèches d’ici 2020, renforcer l’offre de soins en secteur 1 par le développement des centres de santé, agir pour l’égalité Femme/Homme et pour instaurer la gratuité des premiers mètres cubes d’eau. Donnons-nous les moyens d’atteindre ces objectifs, en commençant déjà par prévoir les sommes nécessaires à l’acquisition foncière et au rachat de logements privés afin de les transformer en logements sociaux.

Mais le gouvernement semble résolu à imposer coûte que coûte l’austérité. Le plan de rigueur piloté par Manuel Valls prévoit d’appliquer une baisse de 11 milliards d’euros des dotations apportées par l’Etat aux collectivités. En 2017, la dotation globale de fonctionnement de la ville de Paris serait divisée par deux, passant de 1.2 milliards d’euros à 600 millions d’euros ! Cela s’ajoute à la facture colossale liée aux transferts de compétences aux collectivités qui n’ont jamais été accompagnés du transfert complet des moyens nécessaires : continuons à exiger de l’Etat les 1.8 milliards d’euros qu’il doit à la Ville de Paris.

Ces réductions de moyen visent à réduire les dépenses de fonctionnement de notre collectivité. Ces dépenses sont pourtant fondamentales : ce sont les rémunérations des agents du service public, l’entretien et la maintenance des équipements publics, les subventions aux associations, les aides sociales qui permettent de soutenir les familles et les plus démunis.

Nous rejoignons les 10 000 communes qui protestent contre les baisses de dotation. Nous soutenons également Anne Hidalgo lorsqu’elle prend des positions justes et courageuses face au gouvernement comme c’est le cas pour l’augmentation de la taxe sur les hôtels de luxe. Mais pour lutter efficacement contre l’austérité, on ne peut se contenter d’un tête à tête entre la Maire de Paris et le Premier Ministre. Il faut se retourner vers la population et expliquer les mesures qui nous sont imposées par l’Etat. La démarche du budget participatif doit s’amplifier et nous devons nous en saisir pour informer, expliquer mais aussi écouter les attentes, les besoins et les revendications des parisiens car c’est à elles et à eux que nous devons rendre des comptes.

Alors avant de penser à réduire la dépense publique, mobilisons-nous pour gagner de nouvelles recettes car des richesses à partager, à Paris il y en a, en quantité. Des solutions concrètes existent, nous les portons avec détermination. L’organisation prochaine des assises de la fiscalité locale permettront de poser le débat.

Taxons la spéculation immobilière, en commençant déjà par les transactions comme l’ont fait 90% des départements, dont les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis : cette seule mesure rapporterait 130 millions d’€ pour la seule année 2015. Rappelons que, contrairement à l’impôt, seul le marché immobilier, qui est par ailleurs florissant, serait appelé à contribuer. Créons des taxes sur les logements vacants, les résidences secondaires et les bureaux vides pour faire croitre l’offre de logement disponible. Et s’il faut malgré tout faire des économies, arrêtons d’aider les entreprises qui bénéficient du CICE sans contrepartie en terme de création d’emploi et d’investissement, les crèches et écoles privées et stoppons le partenariat avec les agences de notation.

Nous avons été élus par les parisiennes et les parisiens sur une exigence de justice sociale, pour rendre la vie moins chère à Paris. C’est notre boussole pour les 6 années à venir. Les orientations budgétaires sont un point de départ, certainement pas le point d’arrivée.

Les élu-es communistes-Front de Gauche de Paris

Rencontre de l'ANECR sur l'acte trois de la décentralisation : le discours introductif de Jean-Jacques Paris.

le 21 February 2013

Rencontre de l'ANECR sur l'acte trois de la décentralisation : le discours introductif de Jean-Jacques Paris.

Jusqu’à une période encore récente et que l’on peut situer aux alentours de 2005 les français soutenaient massivement non seulement l’idée de décentralisation mais aussi son approfondissement. Certes nul ne peut nier les effets positifs en matière de gestion des équipements, des transports et des infrastructures notamment.

Cependant les nombreux travers, les dérives constatées, l’insuffisance des moyens accompagnant le transfert des missions et des personnels, mais aussi la confiscation des pouvoirs par un petit nombre de décideurs ont progressivement freiné l’appétit pour une nouvelle étape. De plus avec l’aggravation durable de la crise, ses effets sociaux destructeurs, les politiques austéritaires et récessives qui l’accompagnent, nombreux sont les citoyens qui aujourd’hui réclament un retour de l’Etat qui puisse les protéger face aux agressions qu’ils subissent et à l’insécurité sociale qu’ils vivent. Il nous faut donc beaucoup mieux articuler la démocratie locale, le rôle et la place des collectivités locales, leur libre administration, et le rôle de l’Etat central qui doit garantir l’égalité de traitement des citoyens dans la République, la solidarité et les grands équilibres.

Décentraliser et réformer l’Etat en le démocratisant sont deux nécessités indissociables et indispensables.

Une trentaine d’année après les premières lois de décentralisation, il faut bien reconnaître que notre pays est encore très loin de répondre à cette exigence démocratique qui dans l’entreprise comme dans la cité ouvrirait à tous les citoyens de nouvelles possibilités d’intervention pour co-élaborer et promouvoir des solutions leur permettant de maitriser les grands enjeux de société comme l’organisation de la vie collective.

C’est clair, pour travailler à ce bond en avant de la démocratie que nous appelons de nos vœux, nous sommes en toutes occasions disponibles.

Alors que tout l’appareil institutionnel tend à personnaliser le pouvoir et à le concentrer entre quelques mains, nous voulons œuvrer à partager les pouvoirs et à construire une réelle souveraineté populaire qui s’appuie sur l’exigence de participation des citoyens aux décisions.

N’en déplaise à tous nos détracteurs, idéologues et experts largement médiatisés et qui déploient tous les mêmes représentations des pouvoirs de décision, qui parlent le même langage de la compétition entre territoires et de l’attractivité, les élus communistes et républicains sont aux côtés de celles et ceux qui veulent le changement, qui agissent pour changer le cours des choses.

Ni statut quo qui serait mortifère pour la république, ni retour en arrière laissant penser que tout pourrait s’administrer à partir de l’Etat central écartant de fait le citoyen de la gestion des affaires publiques.

On le voit bien l’idée de décentralisation et ce n’est pas d’aujourd’hui, ses finalités, ses modalités, sont forcément l’objet d’affrontements politiques de grande ampleur.

D’une part une énorme pression libérale s’exerce dans le sens d’un démantèlement des responsabilités publiques nationales et l’objectif est alors de réduire l’Etat au minimum en transférant une gestion locale aux collectivités territoriales pour qu’elles en assument les coûts et les responsabilités devant le peuple pendant que l’union européenne se charge de leur faire respecter la loi généralisée de la concurrence. La volonté assumée par le gouvernement de réduire toujours plus la dépense publique et les dotations aux collectivités locales va bien dans ce sens. L’étouffement financier des collectivités les pousse à réduire l’emploi public et à abandonner des missions à la sphère marchande.

Par ailleurs, s’appuyant sur les peurs et les craintes et au nom de l’unité républicaine, les dérives conservatrices s’opposent à toute démocratisation de l’Etat.

Les élus communistes et républicains défendent depuis de nombreuses années une autre conception de la décentralisation qui articule le droit des citoyens à gérer leurs propres affaires et le développement à tous les niveaux et particulièrement au niveau national de toutes les formes de solidarité.

Dans cette approche, la commune, lieu de proximité où peuvent s’exercer tout à la fois démocratie et solidarité et où foisonnent les aspirations croissantes à voir se nouer des coopérations utiles et efficaces permettant de donner naissance à de nouvelles relations locales entre citoyens, la commune demeure incontournable, et c’est bien là que le bât blesse.

En effet, forts de leurs expériences, et traduisant en cela une expression culturelle forte, de très nombreux élus de diverses sensibilités ne sont pas loin de partager cette vision, refusant du même coup toutes les tentatives autoritaires de fusion, de regroupement conduisant à effacer les communes et du même coup les départements.

Il n’est pas étonnant alors que la loi Sarkozy ait à ce point susciter l’irritation de nombreux élus locaux.

S’appuyant sur le rapport Balladur dont les propositions pouvaient se résumer ainsi : généraliser l’interco à marche forcée, regrouper les régions et les départements avec le conseiller territorial, instituer des métropoles et les communes nouvelles, supprimer la taxe professionnelle.

Ainsi apparaissent clairement deux objectifs, la rationalisation extrême et la réduction de la dépense publique, résumés ainsi par Dominique Perben « un nombre excessif de structures territoriales aux compétences mal définies fragilisent la situation de nos finances publiques et la compétitivité de notre économie. »

Cette logique heurtait de plein fouet l’attachement à l’exercice du pouvoir local et à la liberté d’administration, dimension forte de la démocratie locale, ce qui précipitait le basculement du sénat. Pas étonnant que lors des états généraux au Sénat tant de voix se soient élevées pour exiger une autre direction, s’appuyant sur une réelle concertation.

Face à ce mouvement de fond nous étions en droit d’attendre l’abrogation de la loi de décembre 2010 mais aussi une mise à plat des effets de la décentralisation à ce jour et la construction avec tous les acteurs, d’un projet plus en phase avec le besoin de démocratie et de maitrise publique.

En reconduisant bon nombre d’objectifs de la loi Sarkozy dans son avant projet avec un volontarisme remarqué le gouvernement suscite de nombreuses secousses dans les territoires, des rassemblements s’opèrent au-delà des clivages mêmes, qui laissent à penser que rien n’est réglé et que tout reste encore possible. Le gouvernement devrait ouvrir grand ses oreilles, bien écouter ce qui se trame dans les multiples réunions et initiatives qui continuent de se tenir sur le terrain, et ne pas se contenter de retenir l’avis de quelques élites politiques plus attachées à leur situation personnelle qu’à l’intérêt général.

En organisant cette journée ouverte à divers acteurs l’ANECR poursuit son implication ininterrompue depuis le discours de N. Sarkozy annonçant sa réforme en 2009, forte de l’engagement résolu des élus communistes et républicains à tous les niveaux.

Une journée tout à la fois de témoignages, de réflexions, et de résolutions pour porter plus loin et plus fort l’exigence d’une démocratisation d’un secteur public puissant pour répondre aux grandes aspirations à l’égalité, la solidarité, au progrès social.

Face aux puissances financières et à leur relais politique nous voulons contribuer à un essor démocratique sans précédent qui puisse ouvrir de nouveaux possibles permettant au peuple de reprendre la main.

Préfigurant la construction d’une action nationale d’envergure, qui traduirait les multiples convergences entre élus, syndicalistes, militants associatifs et citoyens, cette journée doit être un tremplin qui donne une nouvelle impulsion à tous les niveaux, qui libère des initiatives tournées vers les citoyens avec d’autres acteurs et partenaires attachés à sortir les collectivités et leurs service publics du carcan dans lequel elles se trouvent.

Vos témoignages, vos interventions, vos expériences, vos luttes, leur précision, leur aspect concret, leur dynamisme, leur contenu unitaire et rassembleur sont de nature à changer la donne pour le plus grand bien de la démocratie et des citoyens qui se demandent qui va bien pouvoir les entendre.

Je ne peux terminer cette invitation à un large débat et pour agir ensemble sans évoquer le fait que la France a ratifié la charte européenne de l’autonomie locale en 2006 faisant d’elle une République décentralisée. Cette charte consolide et garantit l’autonomie locale des collectivités territoriales dont la taille et les ressources permettent l’exécution indépendante d’une partie importante des affaires publiques. J’y vois pour ma part une incitation forte à des regroupements laissant entrevoir un alignement du pouvoir local sur les standards européens.

La rue Durouchoux enfin débaptisée !

le 03 December 2011

La rue Durouchoux enfin débaptisée !

Pierre Durouchoux, né en 1809, était un habitant du 14ème. Colonel de la Garde Nationale, il s'est tristement illustré pour son rôle criminel actif dans la répression de la Commune de Paris. Pendant la Commune, la Garde Nationale menait une action héroïque pour la justice sociale avec des mesures emblématiques telles que l'arrêté sur les loyers, l'égalité hommes-femmes, la démocratie participative, la liberté syndicale, l'école républicaine laïque, gratuite et obligatoire, la séparation de l'Eglise et du pouvoir politique, le droit de vote des étrangers... Autant de mesures qu'il aura fallu des décennies pour reconquérir, et qui pour certaines restent encore des combats d'actualité! Le Colonel Durouchoux, pour sa part, a préféré se ranger du côté du gouvernement meurtrier de Versailles, et a ainsi participé à la semaine sanglante qui fit 30 000 morts, 20 000 déportés, plus de 40 000 arrestations (dont des centaines d'enfants).

C'est en 1875, alors que le gouvernement cherchait à tout prix à "expier auprès de Dieu" ce qu'il appelait les "crimes" de la Commune (la justice et l'égalité sont-elles donc si redoutées?), qu'est inaugurée la rue Durouchoux.

Il faut attendre 2001 pour qu'un maire élu sur la liste d'union de la gauche, Pierre Castagnou, s'engage à débaptiser cette rue. S'il n'a pas pu le faire durant son mandat, nous sommes heureux de voir que son souhait (qui était depuis longtemps le nôtre) a été exaucé et qu'il nous permet de rendre hommage à cet ancien Maire du 14è.

L'inauguration de cette rue a eu lieu ce matin, 3 décembre, en présence de Paul Roussier, adjoint (PCF) au Maire du 14è.

PCF Paris 14

 

 

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le 01 September 2011

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le 01 September 2011

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Sauvons la dernière ferme de Paris - Rencontre avec Thomas Dufresne

le 01 September 2011

Sauvons la dernière ferme de Paris - Rencontre avec Thomas Dufresne

Afin de permettre à chacun-e de mieux comprendre les enjeux du combat pour la préservation de la dernière ferme de Paris située au 26, rue de la Tombe-Issoire, le PCF Paris 14 a rencontré Thomas Dufresne, président du Collectif de Port-Mahon et de la Ferme Montsouris.     PCF: Pouvez-vous décrire la ferme de Montsouris et les carrières de Port-Mahon ?   Thomas DUFRESNE: On l'a oublié, mais dans Paris il y avait beaucoup de fermes qui proposaient aux citadins des oeufs et du lait frais. Au 19e siècle, c'est plus de 500 fermes qui étaient ainsi en activité dans la capitale ! Et de toutes celles-ci, il n'en reste plus qu'une : la ferme de Montsouris qui produisait encore du lait dans les années 40. Elle est la dernière chance que nous ayons de conserver une page étonnante de notre histoire. La ferme de Montsouris a encore son porche, au 26, rue de la Tombe-Issoire. Alors qu'à Paris les portes sont cochères (pour qu'entrent les coches, les voitures à chevaux), celle-ci est une porte charretière. L'immeuble de rapport sur rue, qui appartenait également au fermier, lui permettait de compenser les aléas de l'exploitation agricole. Derrière ce porche s'étend toujours la grande cour de ferme, avec à droite la petite maison des vachers. Hélas, en mai dernier, l'Hôtel de Ville a donné un permis de démolir au promoteur, pour qu'il détruise cette maison des vachers. Dans les années 50, il y avait un autre bâtiment, la laiterie qui hélas a été détruit. Le promoteur a affiché un grand panneau sur le site, où il prend prétexte de cette démolition, pour affirmer, sans rire, qu'il n'y a plus de ferme ! Au fond de la cour, contre la ligne B du RER, on l'aperçoit d'ailleurs de l'avenue René Coty, se trouve toujours l'étable, surmontée de son fenil (grange à foin). Chaque bois de sa charpente, comme d'ailleurs chaque bois de la charpente de l'immeuble sur rue, est marqué des signes des Compagnons. Ce sont probablement ces Compagnons qui ont construit la ferme tout entière et l'immeuble sur rue du n°26. La toiture est en petites tuiles plates artisanales. Hélas, le promoteur a obtenu une autorisation de détruire cette toiture ancienne pour la remplacer par une couverture moderne. Cette étable est particulièrement vaste, c'était l'une des plus grandes fermes de la capitale. Le terrain recèle encore bien des surprises... Du côté de la villa Saint-Jacques se dresse le pavillon dit Troubadour, qui appartenait à un gabelou (une personne qui travaillait à l'octroi aux portes de Paris). Des sculptures d'amoureux s'y épient sur la façade, on peut imaginer qu'ils se chuchotent quelques confidences galantes. Sur ces 2 500 m² de terrain, à 3 minutes à pied de la gare RER de Denfert-Rochereau, situation qui, on s'en doute, excite l'appétit du promoteur, se trouve encore trois petites maisons, typiques de nos anciens faubourgs. La ferme possède un étonnant cellier voûté, on s'y croirait à la campagne, loin de Paris. Un autre cellier, bien plus ancien, dort dans le sous-sol. Hélas, il peut être détruit à tout moment par le promoteur, puisque trois permis de démolir, en tout, viennent de lui être octroyés en mai. Dans la cour de ferme passe également l'aqueduc Gallo-Romain de Lutèce, celui qui alimentait en eau les thermes de Cluny. Lorsque le site était encore ouvert, certains ont récolté des tessons qui affleuraient au sol. Nous les avons montré à des amis historiens qui les ont daté des 15e et 16e siècles. Dorment donc dans la cour probablement bien d'autres richesses archéologiques. Tout cela suffirait à ce que l'on préserve ce site et que l'on refuse l'opération immobilière. Et pourtant, un autre monument est encore caché dans le sous-sol : la carrière du chemin de Port-Mahon. C'est la seule carrière intacte et datant du moyen âge, qui subsiste à Paris. Et elle est classée au titre des monuments historiques, ce qui devrait empêcher toute opération immobilière dedans, si les lois étaient respectées. Cette carrière souterraine se déploie sur deux étages de galeries. Ici, on venait chercher la pierre à bâtir qui a permis de construire Paris. Cette carrière appartenait aux Hospitaliers de Saint-Jean. PCF: Selon vous, que faudrait-il faire de cette ferme et de ces carrières aujourd’hui ? Comment les valoriser au mieux ?   TD: Au-dessus, c'est la dernière ferme qui subsiste à Paris et au-dessous, la dernière carrière intacte du moyen âge. S'il y en avait plusieurs, on pourrait accepter que l'une soit détruite et que soit conservée l'autre. Mais là, ce sont des sites uniques. Il serait donc souhaitable de préserver l'ensemble de ce site. Avec un simple ticket de métro, petits et grands pourraient visiter une ancienne ferme à Paris. On pourrait y montrer par exemple comment poussent nos légumes et nos fruits, comment on confectionne du beurre avec une baratte traditionnelle, comment on fait du pain et bien d'autres choses encore... Donnant sur la rue, il y a trois anciennes boutiques où nos artisans et nos producteurs d'Ile-de-France pourraient présenter leurs produits à tour de rôle. La cour elle même, très vaste, pourrait servir pour des forums associatifs, des marchés, des expositions, des spectacles en plein air, des fêtes, des bals... D'ailleurs, nous y avions organisé de telles manifestations dans les années 2000, elles avaient eut beaucoup de succès auprès de la population. Nous nous souvenons notamment d'une fête médiévale dont les habitants nous parlent encore. Cette rue de la Tombe-Issoire, qui ne cesse de se désertifier, manque d'équipements sociaux et culturels. On pourrait aussi créer ici un café associatif. Le pavillon troubadour pourrait accueillir une fondation reconnue d'utilité publique. Dans les années 90, l'immeuble sur rue était géré par Emmaüs, d'ailleurs l'abbé Pierre est venu nous soutenir en 2004. Dedans, il y a une vingtaine d'appartement qui pourraient être proposés à ceux qui en ont le plus besoin. Au lieu de cela, les pouvoirs publics veulent que se réalise une opération immobilière. Plutôt que des logements sociaux dans un environnement unique et historique, ces pouvoirs publics soutiennent le promoteur, pour qu'il puisse construire quelques immeubles de standing de plus... à 13 000 € le m². Quant à la carrière médiévale, elle est mitoyenne des Catacombes ; seule une grille les sépare. Ces Catacombes sont un musée qui attirent beaucoup de touristes. Mais, ces touristes visitent surtout des ossements et des galeries techniques du 19e siècle. Là on pourrait leur faire découvrir un paysage souterrain très différent et montrer comment Paris a été construit, par des hommes courageux qui extrayaient péniblement la pierre du sous-sol. Cette carrière médiévale exceptionnelle apporterait à la visite des catacombes une dimension toute autre. Ce site, que ce soit la ferme, les maisons de faubourg, le pavillon troubadour ou la carrière souterraine, est tout à fait restaurable. Encore faut-il ne pas tarder, car l’intérêt du promoteur est de laisser tout à l'abandon, dans l'espoir que le temps fasse son oeuvre et que l'ensemble tombe un jour en ruine. Va-t-on continuer à le laisser faire longtemps ? Depuis des années, il prend en otage la rue de la Tombe-Issoire, en laissant à l'abandon le site. La loi interdit pourtant aux propriétaires de laisser leur immeuble tomber en ruine, ils ont l'obligation légale de le maintenir en état. Pendant ce temps-là, on refoule des permanences, des familles aux revenus modestes, à la recherche d'un logement à Paris. PCF: En quoi consiste la menace actuelle ? Pouvez-vous nous expliquer l’histoire de la procédure en cours ?   TD: L'ancien propriétaire de ce lieu était l'abbé Keller, dont les anciens du quartier se souviennent bien. C'est lui qui a fait édifier la cité du Souvenir rue Saint-Yves (NDLR: face au local du PCF Paris 14). Avec sa fondation reconnue d'utilité publique, il logeait dans la ferme des familles aux faibles ressources. A la mort de l'abbé Keller, l'archevêché n'a pas respecté son testament qui obligeait pourtant à continuer cette oeuvre sociale. L'archevêché a accepté le legs, mais il omit de respecter la clause qui le grévait. A la place des hommes d'affaires ont préféré une juteuse opération financière. Ce testament nous l'avons en notre possession, nous sommes prêt à le publier. Depuis les années 90, un promoteur Jean Papahn, d'abord pour le compte du GFF, puis à présent pour celui de la Soferim, la société qu'il a lui-même fondé et qu'il dirige, tente d'y réaliser à tous prix une opération immobilière lourde. S'il réussissait dans cette entreprise, il ferait évidemment un gros bénéfice. Il est unique dans Paris qu'un promoteur, depuis près de 20 ans, n'arrive pas à ses fins. Lorsque la carrière a été protégée au titre des monuments historiques, le GFF, le premier promoteur a être intervenu, a fait annuler la vente, en disant qu'il n'était plus possible de construire, ce qui a permis à la Soferim de racheter tout le site une bouchée de pain ; aucun autre promoteur n'en voulait, sachant bien qu'il était devenu de fait inconstructible. La Soferim a alors obtenu une autorisation de travaux pour couler dans le monument historique les fondations en béton de ces immeubles neufs. Le collectif d'association que je préside a attaqué en justice cette étonnante autorisation et nous avons logiquement gagné. Bien sûr le promoteur a fait appel, mais, hélas pour lui, nous avons encore gagné une nouvelle fois. Il a été jusqu'au Conseil d'Etat qui nous a définitivement donné raison. Ne pouvant plus implanter ses fondations, il a alors très astucieusement déposé une demande qu'il a intitulée : « restauration du monument historique ». A la lecture du dossier on peut constater qu'il s'agissait toujours en réalité de réaliser les fondations de ses immeubles neufs. Cette pseudorestauration consistait notamment à combler de béton des pans entiers du monument historique. La Ville a donné son accord et le ministère de la Culture a autorisé ces travaux. Nous avons attaqué en référé cette autorisation et la juge du tribunal administratif nous a donné raison. Bien sûr le promoteur va continuer la procédure juridique encore des années. Nous ne comprenons pas, étant donné que nous avons déjà remporté une dizaine de procès sur ce dossier face au promoteur, pourquoi l'on continue à lui donner des autorisations qui sont systématiquement annulées par le tribunal. Le résultat de ce laxisme, sur le terrain, est que le site est gelée et qu'il se dégrade lentement. Alors que si on disait au promoteur : « une fois dans votre vie, vous n'allez pas pouvoir construire vos immeubles de standing, ce site va être restauré et va avoir une destination uniquement sociale et culturelle, pour l'ensemble des Parisiens », tout serait terminé. Ce serait choisir l'intérêt de tous, contre l'intérêt d'un seul... Ce promoteur n'est pas dans le besoin, il s'est enrichi en pratiquant la vente à la découpe dont il s'est fait une spécialité. Tous les contentieux que nous avons gagné montrent amplement que ce terrain est devenu de fait inconstructible. C'est logique puisque tout le sol et tout le sous-sol de la parcelle sont classés monument historique. Il n'y a donc pas un pouce de terrain pour y implanter des fondations. Or, il est interdit de construire des immeubles sans fondation. C'est aussi simple que cela et c'est pour cela que depuis vingt ans aucune opération immobilière ne voit le jour sur ce site. Il est donc inconsidéré de la part de la mairie, d'avoir octroyé en mai dernier trois permis de démolir au promoteur. Cela va créer un terrain vague en plein Paris, qui va devenir un champ d'action pour les dealers et qui à terme terminera en un jardin public. Franchement, il y a mieux à faire... PCF: Quelles sont les prochaines étapes de votre mobilisation ?   TD: Nous demandons aux pouvoirs publics de tirer les conséquences de ces vingt dernières années et de prendre enfin leur responsabilité. Il faut notamment que la Ville retire ces trois permis de démolir. Ce terrain est de fait inconstructible à cause du classement du sol, alors il faut immédiatement le préserver et le restaurer. D'ailleurs notre ancien maire, Pierre Castagnou, s'y était engagé. Il avait bien compris que le promoteur ne pourrait pas construire, aussi s'était-il engagé, dans son programme des dernières municipales, à ce que la Ville acquière tout le site et le restaure immédiatement. Au lieu de cela, aujourd'hui, les pouvoirs publics préfèrent encore attendre, dans l'espoir vain qu'un jour le promoteur réussisse son opération financière, faisant fi du dernier témoignage du passé agricole et carrier de notre ville.   PCF: Si des citoyens du 14ème désirent s’engager pour défendre la ferme et les carrières, comment peuvent-ils faire?   TD: Ils peuvent suivre la lutte du collectif d'associations sur un blog : http://collectifportmahon.blogspirit.com et, s'ils le désirent, ils peuvent nous rejoindre. L'adhésion au Collectif de Port-Mahon et de la ferme de Montsouris est de 10 €. PCF: Avez-vous quelque chose à ajouter ?   TD: Je crois, et c'est ce qui me motive depuis le début, que ce combat est important pour notre démocratie. Habituellement et régulièrement, les associations et les simples citoyens perdent face aux puissants. Le pot de fer brise le pot de terre. Là nous avons tenu bon, à chaque fois et sans argent. C'est un message d'espoir pour tous les citoyens : même si vous avez les pouvoirs publics, l'église et un gros promoteur contre vous, vous pouvez vous battre et préserver les éléments de votre quartier qui le méritent à vos yeux. Vous pouvez demander que ce lieu, que vous habitez, ait une fonction sociale et culturelle et non pas qu'il serve à enrichir un peu plus une seule et unique personne...

Catherine Vieu-Charier - PCF

le 31 May 2011

Adjointe au Maire de Paris chargée de la Mémoire et du Monde Combattant

Conseillère du 12è arrondissement (PCF)

Membre du Conseil National du PCF

 

Née le 21 mars 1957, à Dieppe (Seine maritime)

Directrice d’école

Elue conseillère de Paris le 16 mars 2008

Membre du Conseil National du PCF

 

Contacter Catherine Vieu-Charier :

Fax : 01.42.76.62.39 Tél. : 01.42.76.57.68.

Mme Catherine Vieu-Charier

Adjointe au Maire de Paris en charge de la Mémoire et du Monde Combattant

Conseil de Paris

Hôtel de Ville 75196 Paris RP

Jean Vuillermoz - PCF

le 31 May 2011

Jean Vuillermoz - PCF

Adjoint au Maire de Paris chargé des sports

Conseiller du 19ème arrondissement (PCF)

 

Né le 05 octobre 1950, à Paris (4ème)

Retraité de la RATP

Elu conseiller de Paris le 18 mars 2001, réélu le 9 mars 2008

Permanence à la mairie du 19è sur rendez-vous au 01.44.52.29.18

 

Contacter Jean Vuillermoz :

Fax : 01.42.76.62.39 Tél. : 01.42.76.57.68.

M. Jean Vuillermoz

Adjoint au Maire de Paris en charge du sport

Conseil de Paris

Hôtel de Ville 75196 Paris RP

Danielle Simonnet - PG

le 31 May 2011

Danielle Simonnet - PG
Conseillère de Paris Conseillère du 20è arrondissement (PG), déléguée à la lutte contre les discriminations, l’intégration, le handicap et le monde associatif http://www.daniellesimonnet.org   Née le 02 juillet 1971, à Montereau (Seine et Marne) Conseillère d’orientation psychologue Elue conseillère de Paris le 16 mars 2008 Secrétaire Nationale du PG en charge des Migrations et de la citoyenneté http://daniellesimonnet.org/   Contacter Danielle Simonnet : Fax : 01.42.76.62.39 Tél. : 01.42.76.57.68. Mme Danielle Simonnet groupe PCF-PG Conseil de Paris 9, Place de l’Hôtel de Ville 75196 Paris RP

    Pierre Mansat - PCF

    le 31 May 2011

    Pierre Mansat - PCF

    Adjoint au Maire de Paris en charge de "Paris Métropole" et des relations avec les collectivités territoriales d’Île-de-France

    Conseiller du 20è arrondissement http://www.pierremansat.com/   Né le 13 décembre 1954, à Senlis (Oise) Cadre de La Poste Elu conseiller de Paris le 18 juin 1995, réélu le 18 mars 2001 et le 16 mars 2008 Permanence à la mairie du 20è sur rendez-vous au 01.43.15.20.33   Contacter Pierre Mansat : Fax : 01.42.76.62.39 Tél. : 01.42.76.57.68. M. Pierre Mansat Adjoint au Maire de Paris en charge de Paris Métropole et des relations avec les collectivités territoriales d’Ile-de-France Conseil de Paris Hôtel de Ville 75196 Paris RP