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Les soulèvements populaires auront-ils raison du pouvoir dictatorial ?

 

Le peuple togolais serait-il sur le point de se libérer du joug autocratique et antidémocratique du régime du président Gnassingbé ?

La révolution Populaire « Kpatima » qui embrase le Togo depuis le 12 juin 2012,  serait susceptible de mettre fin au régime dictatorial en place depuis 1967. Les togolais sont plus que jamais déterminés à recouvrer leurs libertés politiques et économiques confisquées depuis 45 ans. Violations des droits de l’homme, tortures, crimes économiques, subordination du pays aux intérêts étrangers et usurpation du pouvoir par la dynastie Gnassingbé, voici le quotidien du peuple togolais.

Un ras le bol général, qui a réussi à faire descendre dans les rues des centaines de milliers de togolais depuis plusieurs semaines. L’espoir d’un possible changement a été impulsé par le collectif « sauvons le Togo », créé en avril et regroupant, des organisations de la défense des droits humains, des associations de la société civile et des partis politiques d’opposition au régime. Celui –ci s’est donné pour mission de redonner la voix au peuple. Ce mouvement exige le retour à la constitution du 14 octobre 1992, l’abrogation des deux lois réformant le nombre de député à l’assemblée nationale dans un seul but électoraliste de conforter le pouvoir en place, et la mise en œuvre effective des recommandations portant sur la torture, par la poursuite, le jugement et la condamnation des auteurs d’actes de tortures.

Le président Faure Gnassingbé, installé suite à un triple coup de force militaire, constitutionnel en 2005 après la mort de son père, et à un hold up électoral en 2010, se singularise par une aggravation des crises politiques, institutionnelles, économiques et sociales. C’est un véritable régime de la terreur qui s’est installé ces dernières années, grâce aux soutiens des forces armées togolaises, détentrices du pouvoir politique. L’actuel président n’a eu de cesse de museler toujours un peu plus l’opposition par l’exclusion de l’assemblée nationale les syndicats, les organisations étudiantes , les femmes et les partis d’oppositions. Mais également par l’institutionnalisation de la répression politique qui a d’importantes répercussions sur la protection de la population civile.

Malgré tout, le gouvernement togolais continue de bénéficier du soutien de la communauté internationale. Lors de la fraude électorale  en 2010, l’union européenne a pourtant validé les résultats et est intervenue en faveur de la dictature.

Il est désormais temps d’en finir avec le soutien aux dictateurs. L’état français ne peut plus se permettre d’aller à l’encontre des soulèvements populaires et participer à la répression politique. Selon les accords de défense signés entre la France et le Togo en 2011, dans le cadre du volet de « sécurisation des élections », le gouvernement français légalisa son soutien au régime de Faure Gnassingbé, dans la « gestion démocratique des foules ». Ce doux vocable, permet à nos militaires et gendarmes de s’octroyer le droit d’aider les forces de l’ordre togolaises dans l’usage de la force pour maintenir une discipline conforme aux besoins du pouvoir, au nom de l’intérêt des citoyens. Les conseillers français continuent également d’être présents au près de l’armée et des forces de l’ordre togolaises (pilier du régime).

Face aux prochaines élections législatives qui vont se tenir au Togo, l’enjeu sera double pour la France. Soutenir le peuple togolais, passera par la dénonciation du pouvoir dictatorial et la fin des accords de défense.  Mais également par le soutien à la mise en place d’élections transparentes et le respect des résultats exprimés.

Soutenons le peuple togolais dans sa lutte pour mettre fin à l’arbitraire et à l’impunité, pour l’instauration effective d’un état de droit au Togo.

Article publié dans la LRI de juin 2012.

 

 

Les soulèvements populaires auront-ils raison du pouvoir dictatorial ?

le 11 juillet 2012

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