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RETOUR DE « BAMAKO 2010 »

En présence de Pierre Laurent, secrétaire national, de Jacques Fath, responsable des Relations internationales, du PCF et des membres qui composaient la délégation à Bamako, un peu plus de 80 personnes ont participé à cette soirée. Marqué par la diversité des participants, le débat a porté sur les besoins de résistances et d’alternatives politiques, le besoin de créer de l’espoir politique.

Le colloque de Bamako, qui avait offert comme le souhaitaient nos camarades maliens, un « espace politique », a fait ressentir à Francis Wurtz « un souffle commun ». La tenue de ce colloque, co-organisé par l’Union malienne du rassemblement démocratique africain (UMRDA) et le PCF, déjà ensemble il y a 50 ans dans la lutte anti-coloniale, avait permis la participation de représentants de 15 formations politiques de 10 pays, avec plus de 200 participants, universitaires, personnalités politiques et société civile. En se consacrant au cinquantenaire des indépendances, il s’est aussi tourné vers l’avenir pour tenter d’apporter des réponses aux urgences, aux ravages qu’a imposé « la guerre économique mondiale », dite « mondialisation » selon les propos d’Aminata Traoré. Agir concrètement pour un nouvel internationalisme.

L’autre raison participe de la volonté commune exprimée par les deux nouveaux dirigeants de l’UM-RDA et du PCF de renforcer nos liens, d’aller vers un front commun de luttes contre le capitalisme, contre l’impérialisme dans ses formes les plus actuelles. Des exigences communes se sont exprimées entre les participants africains au colloque de Bamako et nousmêmes : les grandes questions comme celles d’un nouvel ordre alimentaire, qui suppose de sortir du fardeau de la dette, celles de privilégier la production locale et l’autosuffisance alimentaire, ou encore de briser l’image d’une Afrique « affamée ». Cela suppose aussi une réforme de l’ONU dans le sens d’une nouvelle gouvernance mondiale pour l’alimentation, indépendante des logiques actuelles de l’OMC, du FMI, de la Banque mondiale. 50 à 80 % de la population, en Afrique sub-saharienne, vit de l’agriculture et seulement 4 % du budget lui est alloué.

Soutenir les luttes paysannes pour la souveraineté alimentaire, pour les droits des agriculteurs, qui sont le plus souvent des agricultrices, les soutenir dans leurs luttes contre l’expropriation des paysans, se pose avec force aujourd’hui du fait d’un nouveau néocolonialisme foncier, celui que constitue le scandaleux accaparemment des terres. Pour plusieurs représentants africains et responsables d’associations, cette question est « sûrement parmi les questions les plus importantes en 2010 » . Avec les forces progressistes africaines, avec celles d’Europe comme avec celles qui résistent en France, partout dans le monde, notre démarche est la même : nous voulons nous retrouver sur des contenus partagés, concrets, rassembleurs et transformateurs.

Comme Jacques Fath l’a démontré, nous voulons faire de ces contenus le ciment des rassemblements et d’un nouvel internationalisme qui se construira en éradiquant toutes les logiques de domination et de pillage. Il faut « partager des valeurs communes, des contenus », il faut aboutir à « un internationalisme qui fasse 6 bouger le monde à la fois au Nord et au Sud ». Le PCF « doit continuer ce qu’il vient d’entreprendre et discuter avec les progressistes de tous les pays africains ». Il doit « soutenir les médias libres et indépendants », « soutenir les organisations africaines auprès des pouvoirs publics en France ».

La rencontre de Bamako a représenté un temps fort de rencontre, notamment avec les forces progressistes africaines de l’Ouest, ce qui a amené un participant à proposer « une deuxième rencontre en Afrique ». Un autre temps fort a été accordé à la conception de l’indépendance, qui ne signifie pas souveraineté, à la question des contenus à donner à la démocratie et à la transformation sociale et au besoin de « l’émergence des peuples ». L’émergence d’une société civile passe par la jeunesse africaine, nos efforts doivent aussi se tourner vers les jeunes, pour les soutenir dans leurs luttes. Nous avons besoin d’information, de débats politiques, aussi dans nos villes, dans nos quartiers . Pierre Laurent a souligné que « Bamako correspondait à la relance d’un travail qu’il faudra développer avec persévérance, application, qui ne laisse pas de répit à Sarkozy et aux pratiques mafieuses de la Françafrique ».

Nos invités africains ont souligné à plusieurs reprises l’importance et l’espoir que représentait une telle rencontre pour les forces progressistes africaines. En écho au colloque de Bamako, où les questions des frontières artificiellement dessinées, des migrants, des visas, de la libre circulation des personnes ont largement été abordées, cette soirée a accueilli une délégation de travailleurs sans-papiers, porte-parole des 500 salariés occupant depuis le 12 octobre la Cité nationale de l’histoire de l’immigration à Paris.Exprimant leur détermination a être reconnus dans leurs droits pour obtenir leurs papiers, ils ont appelé au soutien « pour tenir jusqu’au bout », et ont obtenu l’engagement du PCF à poursuivre, à leurs côtés « jusqu’à la victoire pour tous ».

Pierre Laurent a souligné que « Bamako correspondait à la relance d’un travail qu’il faudra développer avec implication, persévérance, application ». Un travail « approfondi et de solidarité » […] qui ne laisse pas de répit au gouvernement de Sarkozy, aux pratiques mafieuses de la Françafrique.

« Nous avons besoin de construire des relations de solidarité sur de l’action politique […] Nous voulons affronter tout cela avec ambition, nous voulons créer de l’espoir politique […] Je vous confirme qu’il ne faut pas laisser ces débats dans les mains de quelques experts. La période nous permet de dire ce que nous voulons faire, concrètement : par exemple, quels changements dans la politique euro-africaine ? Il nous faut répondre à cette question […] Pour permettre aux jeunes, aux gens, d’être eux-mêmes acteurs, la participation des populations passe par politiser nos combats […] Nous avons à investir le débat politique pour 2012 ».

Cette rencontre trouvera son prolongement notamment dans la participation du PCF au Forum social mondial à Dakar et dans sa participation à la Semaine anti-coloniale en février 2011. Le collectif Afrique a engagé son travail. Il est disponible pour toute initiative en France. Pour lui formuler vos propositions, suggérer des rencontres et initiatives, entrer en contact : sylvie.jan@free.fr LES PERSONNALITES ET ORGANISATIONS PARTICIPANTES Francis Wurtz, député honoraire européen ; Alain Ruscio, historien ; Xavier Compain, membre du Conseil national responsable de l’Agriculture et de la Pêche ; Daniel Feurtet, maire honoraire de Blanc-Mesnil, membre du collectif AfriqueS du PCF ; Sylvie Jan, chargée du collectif AfriqueS du PCF. (Martin Verlet, chercheur, s’était fait excuser). Participation des représentants des forces progressistes africaines du Togo, Tchad, Djibouti, Cameroun, Congo RDC, Gabon, Mauritanie, Mali,Amicale Pan-Africaine. Participation des associations françaises : CCFD, AFASPA, Survie, Association pour l’aide au développement des Foutas-Mali, Collectif des sans-papiers, Association des femmes maliennes de Montreuil, Conseil des Maliens de Montreuil, Mouvement de la Paix. Délégation des salariés sans-papiers occupant la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Organisations internationales : Forum Social Mondial, Forum du Tiers monde. Institutions : Parlement européen, Conseil régional d’Île-de-France, Conseil de Paris, Mairie de Malakoff, Mairie de Saint-Ouen, Mairie de Blanc-Mesnil. Presse, réseaux d’informations : Africa n° 1, Union internationale des journalistes africains, Recherches internationales, Agenda des actions africaines. Des militants communistes des fédérations de Paris, des Hauts de Seine, de Seine-Saint-Denis et du secteur international du PCF. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

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